Journal d'une hypersensible dans un monde de brutes, Episode 3

Quand on est hypersensible, on est toujours ou presque, en "trop plein d'émotions". Ou alors les émotions sont extrêmes, elles nous font le coup des montagnes russes. Alors, pour gérer les émotions, on a besoin d'un doudou. Oui, un doudou ! Un truc qui apaise, qui rassure. Quand on est hypersensible, on est un peu un éternel bébé.

Mon doudou à moi, c'est la bouffe ! Tout est prétexte à bouffer. Un stress, une joie, des peurs, un coup de blues, un grand bonheur, une méga tristesse, un truc à fêter, un sale moment à passer ... tout, absolument tout. Oui, du coup, je suis grosse, forcément. Mais c'est pas le sujet. Ne mélangeons pas tout.

Encore, je me compte chanceuse, parce qu'au lieu de la bouffe, ça pourrait être la bibine. D'ailleurs, parfois c'est la bibine aussi ... pour oublier les kilos en trop. Ah ! Ou pour une émotion encore plus forte. Un truc trop ingérable. Une envie de fuite. Ou juste comme ça pour changer. M'enfin, c'est pas trop la solution. Même si parfois je me dis que quoi que je fasse, ben je finirai alcoolo, parce que j'en aurai marre de résister, de contrôler. Je dis ça un peu pour me moquer de moi-même, un peu pour me faire peur, histoire de rester vigilante, mais aussi par provoc', pour me prendre pour une star du rock.

Mais quand on est hypersensible, on apprend à contrôler plein de choses, petit à petit, avec le temps, avec l'expérience. On apprend à raisonner, à rai-son-ner, tout, tout le temps. Mais ça, je crois que j'en ai déjà parlé. Bon, en raisonnant, j'ai aussi compris que j'avais besoin de mon doudou qui me donnait des bourrelets tout mous. C'est comme ça. Un jour, j'arriverai à me raisonner à faire un bon régime. Et je me mettrai désespérément en quête d'un nouveau doudou ... c'est drôle, j'ai pas encore essayé la drogue. Ce serait une bonne idée, vous croyez ?

Une hypersensible anonyme.

Disclaimer : Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existantes serait purement fortuite et parfaite coïncidence.