Dans la douleur

Je souffre de douleurs physiques tellement intenses depuis plus d'une semaine que je n'arrive même pas à comprendre comment j'ai réussi à passer mon examen, ce matin. J'y suis allée au radar, à petits pas, en essayant d'économiser mon énergie au maximum. En plus, j'ai commis l'erreur de rentrer dans un bus rempli d'enfants qui allaient à la ferme, sans faire attention. Ben oui, le cerveau n'est pas très réactif dans ces conditions. Je me suis retrouvée dans ce bus, debout, j'ai eu peur, littérament. Puis, comme j'ai failli tomber, je n'ai pas demandé mon reste : je suis descendue à l'arrêt suivant pour attendre un autre bus, avec une place assise.

Pour l'examen, ma chance, c'était que pour une fois le prof ne demandait pas de la "bête et méchante restitution", pour une fois. J'avais adoré le cours : plus pratique, réflexif, intelligent. L'examen fut à son image. J'ai pêché une question hyper généraliste, et presque trop évidente : Quels sont les enjeux sociopolitiques de la recherche scientifique et la production d'expertise ? (Peu ou prou) J'ai eu beaucoup de mal à démarrer, à ordonner ma pensée, mais je suis partie d'un exemple et j'ai pu me dépatouiller finalement. Le prof, sympa, m'a posé des questions complémentaires pour m'orienter sur d'autres éléments que j'ai su un peu approfondir. J'ai pu lui démontrer que j'avais lu les textes obligatoires, plus un bouquin sur le sujet (la démocratie technique), ça fait toujours bonne impression. Bon après, en y repensant j'ai retrouvé des éléments, et je me suis dit que j'aurais pu infiniment mieux répondre. Mais bon, c'est comme ça. L'essentiel est d'avoir réussi à sauver ma peau, cette fois.

Bon, je me dis aussi que c'est dommage, parce que "dans mon état normal", c'est un examen où j'aurais cartonné à coup sûr. Et ça aurait fait un bien fou à ma moyenne générale, qui n'est pas flamboyante jusque là. Soit, c'est comme ça. Avec un cerveau focalisé sur la douleur, à peut être 20 ou 25 % de ses capacités, on fait ce qu'on peut. Et puis la semaine prochaine, après mon dernier examen, j'irai consulter, enfin. Parce que des crises d'arthrose j'en ai déjà eu, mais une aussi longue et violente, jamais. Il va sans doute falloir passer au traitement de fond, cette fois. Fini le bricolage.

Bon allez demain, ça ira mieux, il va faire plus frais, moins lourd, tout ça. Youpie !